Michel DEZA, Directeur de Recherche au CNRS, LIENS, ENS le 25 octobre 1998 a - Monsieur J. COATES, President du Conseil Scientifique du DMI, - Messieurs les Membres du Conseil Scientifique du DMI, J'ai ete informe que le Conseil Scientifique, qui se reunira le 7 novembre avec le Directeur de l'ENS, E.GUYON, sera saisi d'une proposition tendant a m'exclure des deux departements qui seront crees suite a la partition prevue du DMI. Cette exclusion constituerait une SANCTION DEGUISEE et une imposture scientifique digne des pires bureaucraties. En tant que membre du LIENS, j'ai le droit de faire partie du Departement d'Informatique comme tous les autres membres de ce laboratoire, ou je suis affecte par le CNRS depuis 1992 et en vertu de la convention ENS-CNRS. Malgre tous les efforts deployes pour me denigrer, parce que j'ai ose il y a six ans exercer le droit de tout citoyen au recours administratif, des hierarchies et administrations qui ont passe de longues heures a fouiller dans mon dossier n'ont ete en mesure de trouver aucun argument a caractere scientifique susceptible de justifer, ne serait-ce que de tres loin, l'offensive declenchee contre ma modeste personne. Monsieur J.STERN, ex-Directeur du LIENS qui a demissionne en Janvier 1998 jusqu'a "la nouvelle affectation pour M.DEZA" et qui declare avoir effectivement abandonne cette fonction alors que sa demission n'a ete a ce jour acceptee ni refusee, mene depuis sa nomination le 1 janvier 1996 une campagne inlassable contre mes activites de recherche et ma personne. Soutenu par Monsieur E. GUYON, il essaye par tous les moyens de m'eliminer du LIENS. Il apparait clairement, a l'examen du dossier, que les mobiles de Monsieur STERN sont etrangers a l'interet de la recherche. Apres sa demission, se servant de sa fonction de Directeur Adjoint du DMI, il a bloque mon acces a toutes les activites du LIENS ainsi qu'au budget de ce laboratoire. Il s'agit d'un detournement de pouvoir et d'une voie de fait administrative, puisque je reste affecte au LIENS et au DMI. Les procedes employes me semblent relever de la caricature. Depuis neuf mois, tous les documents issus du LIENS sont signes par une secretaire a qui Messieurs STERN et GUYON, qui ne sont a ce jour, ni l'un ni l'autre, directeurs du LIENS, ont donne des procurations. Monsieur GUYON a par ailleurs ecrit une serie de lettres en 1997-1998 a la Direction du CNRS, exigeant mon depart de l'ENS, une fois de plus sans aucun argument scientifique a l'appui. J'ai demande au Ministre du tutelle d'ouvrir une enquete administrative sur ces courriers (trouves dans mon dossier au CNRS) qui me semblent diffamatoires. Monsieur GUYON avait meme nie l'existence de ces couriers lorsqu'il m'a ecrit le 17 fevrier 1998 (apres avoir envoye au moins cinq lettres a la Direction du CNRS) dans les termes suivants: "Je vous precise qu'il n'existe aucune correspondance administrative echangee entre le Directeur du CNRS et la Direction de l'ENS relative a votre situation personnelle en 1997-1998". En surencherissant, Monsieur E. GUYON avait egalement ajoute que ces echanges "n'existent sur aucun support materiel de quelque nature que ce soit". Les "incidents" allegues sans fondement dans ces lettres sont assortis d'une unique phrase d'apparence scientifique: "Autant que je puisse en juger, l'activite scientifique de Monsieur DEZA semble d'excellente qualite meme si elle est quelque peu isolee" (lettre de Monsieur E. GUYON du 3 fevrier 1997 au Directeur du Departement SPI du CNRS). Par ailleurs, le 21 janvier 1998, jour de la demission de Monsieur STERN du poste de Directeur du LIENS, Monsieur GUYON l'a nomme, par lettre SD No.98 9894, "l'intermediaire avec la Direction du CNRS pour les affaires concernant la situation de M. DEZA" et notifie a la Direction Generale du CNRS cette nouvelle "mission" de Monsieur STERN, devenu ainsi a la fois mediateur, juge et partie. Mon travail et ma thematique ont toujours ete juges excellents par tous les rapporteurs et comptes rendus du Comite National de la Recherche Scientifique depuis 27 ans. Au cours des dix-neuf ans de ma carriere de DR2 au CNRS, ma promotion au grade de DR1 a toujours ete demandee par les rapporteurs. Depuis I993, le nombre des Rapports de recherche du LIENS diffuses par les membres du College "A" de ce laboratoire suivants: Messieurs STERN, COUSOT, LONGO, CURIEN et DEZA a ete respectivement de: 2, O, 13, 4 et 34 . Ceci malgre les nombreuses possibilites offertes aux quatre collegues precites pour inviter des co-auteurs avec des credits provenant de l'ENS, et dont je n'ai pas pu beneficier (une fois de plus, une exclusion discriminatoire). Par surcroit, un collegue qui n'a pas ecrit un seul Rapport de recherche du LIENS depuis 6 ans a ete designe par Monsieur STERN pour examiner les Rapports du LIENS et decider de leur diffusion. En 1997, mon eviction du LIENS avait ete deguisee en "mutation dans l'interet de la recherche" appliquant pretendument l'article 58 du decret cadre. En realite, le seul argument d'apparence scientifique etait un soit-disant "projet de changement de thematique du laboratoire", operation fictive inventee pour la circonstance et dont la seule manifestation apparente a ete l'invitation d'un certain nombre de collegues proches de la Direction du LIENS. Des le mois de mai 1997 , alors qu'aucune decision dans ce sens n'avait ete regulierement prise, le comportement biaise de la Direction du LIENS s'est exprimee par une ALTERATION MANIFESTE DE LA VERITE via le "Rapport a quatre ans" du LIENS qui faisait etat a deux reprises de mon depart du LIENS "prevu pour le 31 decembre" de la meme annee. La volonte de me porter un prejudice, en me placant d'avance hors du laboratoire, en destabilisant ma situation administrative et en ternissant ma reputation professionnelle. etait evidente. On anticipait publiquement sur une procedure de mutation qui n'a ete engagee qu'a l'automne 1997 . Ce rapport a ete signe par Monsieur J.STERN et, malgre le retrait de ma mutation par Mme. le Directeur General du CNRS en janvier 1998 (soit, quatre semaines apres la prise de cette decision), il continue a etre distribue publiquement. Le refus de Monsieur E.GUYON d'arreter la distribution par l'ENS de ce Rapport m'a contraint a engager une procedure judiciaire. Il est a present admis que ma "mutation dans l'interet de la recherche" etait une mascarade. Sous la pression constante de hierarchies et administrations, la Section 07 du Comite National a ete amenee a deformer les motifs de ses recommandations, a savoir, a justifier par des fausses raisons scientifiques une mutation d'office qui n'avait d'autre objet que de satisfaire a la volonte de vengeance de certains hierarques (dont le Directeur du Departement SPI du CNRS) ainsi que les desiderata de Monsieur STERN. De l'aveu meme de son President, il se serait agi, semble-t-il, de m'epargner "les pires ennuis"... ce qui en dit long sur ce qu'est devenu le respect des Droits et Libertes Fondamentaux dans la communaute scientifique! De surcroit, la formulation de l'avis par la Section n'etant pas, apparemment, assez "efficace" pour provoquer ma mutation, le President de la Section O7 l'a MODIFIE A POSTERIORI pour la deliberation de la commission paritaire. La procedure en cours pour faux et usage de faux etablira les possibles responsabilites encourues. Ma greve de la faim de janvier 1998 avait pour but de lutter "contre l'usage d'argument scientifique pour camoufler une mutation d'office". L'emotion suscitee dans la communaute scientifique a amene la Direction du CNRS, apres seize jours de greve de faim, a retirer cette mutation injuste. En toile de fond de cette affaire se trouvent les deux procedures contentieuses administratives (sur deux jugees) qui ont abouti a la condamnation du CNRS pour les discriminations dont j'ai ete victime. Ces jugements mettent en cause des decisions emanant de Monsieur J.J.GAGNEPAIN, le Directeur du Departement SPI du CNRS. La reaction d'une certaine hierarchie, cherchant a avoir raison a tout prix par la vendetta, le fait accompli, les pressions, la pratique d'influence... m'apparait tres deshonorante pour les institutions. En refusant de vous preter a ces manoeuvres vous avez une derniere opportunite de retablir le bon fonctionnement et la credibilite des instances d'evaluation scientifique. J'ai l'honneur de vous demander: 1) de ne pas permettre que votre renommee scientifique soit utilisee pour couvrir indument ce reglement de comptes sordide. 2) de refuser d'accorder un quelconque credit aux rumeurs vehiculees contre ma personne, etant donne notamment qu'aucune procedure reguliere n'a etabli leur bien fonde. J'espere et souhaite que les membres du Conseil Scientifique du DMI resteront le 7 novembre sur le terrain qui est le leur, c'est a dire celui de la science et de la probite des scientifiques. Vous pouvez consulter mes derniers travaux sur la page web: http://www.dmi.ens.fr/~deza .A Avec mes salutations cordiales, Michel DEZA LIENS-DMI-ENS